Aviation Commerciale

Une potentielle taxe sur les billets d’avion devrait financer la décarbonation du secteur et non le ferroviaire, selon Pascal de Izaguirre

La perspective d’une nouvelle taxe du secteur aérien visant à financer essentiellement les modes de transports verts, rencontre l’opposition de Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Président de la Fédération Nationale de l’Aviation, interrogé par BFMTV lundi 4 septembre. Il rappelle que le secteur est déjà lourdement taxé : « Le transport aérien français supporte la quasi-totalité du financement de ses infrastructures aéroportuaires, de ses infrastructures de navigation aérienne et nous finançons même les coûts de fonctionnement de notre autorité de tutelle, la DGAC ». Ainsi, « sur un billet, il y a pratiquement la moitié du prix de taxes et de redevances », explique le dirigeant. Le kérosène, qui échappe à toute ponction fiscale, a été récemment pointé du doigt. C’est « un faux débat » estime Pascal de Izaguirre, qui rappelle que cette non-taxation est le résultat d’un accord international de 1944, « il faudrait alors revoir l’ensemble des accords aériens bilatéraux ». Cependant l’application de cette ou de ces nouvelles taxes, qui seront votées dans le prochain budget, apparaît incontournable. « Si taxe il y a, elles doivent être fléchées vers la décarbonation du transport aérien et non pas pour financer l’infrastructure ferroviaire » assène Pascal de Izaguirre. Le secteur aérien devra en effet déjà consentir « des investissements gigantesques pour sa décarbonation : un surcoût de 1 Md€ en 2025 et 3 Md€ en 2030 sans prendre en compte tout l’aspect modernisation et renouvellement des flottes », prévient-il.