Industrie

Titane : des solutions innovantes engagées par la filière aéronautique française

En vue de réduire sa dépendance à la filière d’approvisionnement en titane, le secteur aéronautique français a engagé plusieurs leviers complémentaires, tels que la diversification du sourcing, et le développement de nouvelles solutions innovantes. A Saint-Georges-de-Mons, en Auvergne, le groupe Eramet a lancé dès 2017 le site EcoTitanium, qui a pour mission de fabriquer des lingots de titane par recyclage. Un projet porté dès 2015 par trois actionnaires historiques : UKAD (co-entreprise d’Aubert & Duval et du kazakh UKTMP International), l’Etat français par l’intermédiaire de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et le Crédit Agricole Centre France. L’acquisition d’Aubert & Duval par Airbus, Safran et Tikehau ACE Capital, programmée d’ici à la fin de l’année, est stratégique dans ce contexte : elle permettra aux acquéreurs, ainsi qu’aux autres clients d’Aubert & Duval, « de sécuriser leur approvisionnement stratégique et le développement de nouveaux matériaux destinés aux programmes d’avions et de moteurs civils et militaires, actuels et futurs ». Guillaume Faury, Président exécutif d’Airbus, estime en particulier que cette reprise pourrait permettre de « créer à moyen et long termes un leader européen compétitif face à la concurrence mondiale et de réduire le risque géopolitique d’approvisionnement ». La filière multiplie par ailleurs les initiatives technologiques destinées à réduire sa consommation de titane. A Toulouse, le projet Metallic advances for Aeronautics (MAMA) est porté par l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint-Exupéry, Airbus, et Aubert & Duval, avec le concours des entreprises Mecaprec, Recaero et Opt’alm ainsi que du laboratoire Cirimat, de l’École Nationale d’Ingénieurs de Tarbes et de la société américaine Sciaky. L’objectif est de « réduire d’au moins 30% la matière première titane engagée en matriçage dans le cadre de la fabrication de pièces aéronautiques », explique Denis Descheemaeker, directeur général de l’IRT Saint-Exupéry.