Aviation Commerciale

Le transport aérien français s’inquiète de l’alourdissement des taxes

Le prix des billets d’avion, qui a augmenté de 24% de 2022 à 2023 et encore de 14,3% en moyenne sur les 7 premiers mois de l’année selon l’indice de la DGAC, devrait supporter une nouvelle augmentation de sa fiscalité l’an prochain, avec le relèvement de la taxe dite « de solidarité » et l’ajout possible d’une nouvelle taxe sur les concessions aéroportuaires. Cette nouvelle taxe est encore en projet, mais interpelle le secteur du transport aérien, qui craint une fuite de trafic vers les aéroports étrangers. Une telle mesure reviendrait à faire supporter un surcoût aux passagers des aéroports de province et d’Outre-mer, alors que ceux des aéroports parisiens y échapperaient, le groupe ADP n’étant pas soumis au régime des concessions. L’augmentation de la taxe de solidarité est, elle, presque déjà actée. Depuis 2020, une partie du produit de cette taxe est déjà prélevée par l’Etat pour financer l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afit). Cette ponction du secteur aérien au profit du secteur ferroviaire, baptisée « éco-contribution » et qui s’applique à tous les vols au départ de France, représente déjà quelque 200 M€ en année pleine, dont 100 M€ pour le seul groupe Air France. L’objectif du gouvernement serait de récupérer au moins 400 M€ supplémentaires sur la période 2024-2027, afin de pouvoir boucler le budget de l’Afit. Par ailleurs, l’écotaxe pourrait passer de 2,63 € à 3,2 € ou 3,38 €, selon les modalités retenues, pour un vol de moins de 1 000 km (ou à destination des DOM-TOM) en classe « économique » et de 7,51 € à 9,01 € ou 9,12 € pour un vol extra-européen de plus de 1 000 km, toujours en classe éco. Pour les voyages en classe affaires, la taxe passerait de 63,07 € pour un vol international de plus de 1 000 km à 72 € ou 76,61 €.