L’Aeroforum, organisé le 13 novembre 2025 par La Tribune, a été l’occasion d’aborder la question de l’approvisionnement en titane et en semi-conducteurs. Au printemps 2025, Thales* a annoncé une alliance avec le poids lourd taïwanais de l’électronique Foxconn et Radiall, spécialiste des connecteurs et composants, pour implanter une usine de semi-conducteurs sur le sol français. Une initiative qui doit contribuer à « assurer une certaine indépendance technologique dans le secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense en Europe », a expliqué Yannick Assouad, vice-présidente exécutive Avionique de Thales. L’émergence d’une filière locale de titane est également cruciale. « Le titane représente entre 10 et 15% du poids des aéronefs. C’est un matériau absolument majeur utilisé dans les produits militaires mais aussi le nucléaire. Il est indispensable de produire du titane en Europe », a rappelé Jean-François Juéry, président d’EcoTitanium, la filiale d’Aubert & Duval* dédiée à cette activité. « Aubert & Duval a choisi une technologie très peu émettrice de CO2 pour avoir une génération d’avance par rapport notamment à la Chine. Nous utilisons aussi au maximum les chutes de titane générées par toute la supply chain, ce qui apporte évidemment de la souveraineté », détaille le dirigeant. Une initiative saluée par Philippe Parsoire, président de Freyssinet Aero*, qui craint toutefois que les besoins de la supply chain française ne soient « supérieurs à ce que pourra produire l’usine lorsque le processus sera stabilisé ».