Espace

Entretien avec Philippe Baptiste, PDG du CNES, sur l’enjeu de la démocratisation des données spatiales

Dans un entretien accordé à l’Usine Nouvelle, le PDG du CNES milite pour une démocratisation des données spatiales, dont une grande partie est accessible gratuitement. Le potentiel et l’engouement autour des données spatiales sont gigantesques. De nouveaux acteurs s’en saisissent déjà pour les transformer et pour en faire des services. Ainsi, tout le monde est amené à en bénéficier : citoyens, secteur publics, entreprises, collectivités etc. C’est l’agriculture qui a été pionnière en matière d’exploitation des données satellitaires ; dans le transport, c’est d’abord pour optimiser la consommation énergétique que des entreprises comme CMA CGM s’y sont intéressées. Désormais, dans le secteur de l’énergie aussi, les applications sont multiples. Les modèles économiques sont de plus en plus nombreux, les gouvernements et les collectivités locales s’en saisissent et mettent gratuitement des services à disposition. Le CNES intervient de plusieurs manières, en rendant disponible les données, et en soutenant des startups positionnées en aval du secteur spatial. Avec le fonds CosmiCapital, fondé par le CNES et Bpifrance, il soutient des projets du new space pour développer de nouveaux projets spatiaux de manière différente. Les données spatiales sont en effet à la frontière des mondes du spatial et du digital. Dans le domaine des constellations pourvoyeuses de données « l’Europe peut être fière de ses réalisations » déclare Philippe Baptiste, grâce notamment à la constellation Copernicus, ou à l’opérateur Eutelsat et au constructeur de satellites Airbus. « L’Espace est un moyen de redonner une souveraineté numérique à l’Europe. Nous disposons d’acteurs de référence comme Dassault Systèmes, OVH, Thales etc. qui ont compris les enjeux autour de ce type de données. Il faut construire un partenariat idéal entre les acteurs du cloud et ceux du spatial » explique-t-il.