Industrie

Bruno Durand, président d’Aubert& Duval présente les détails de son plan de redressement

Après plus de 2 ans de discussions pour la reprise d’Aubert & Duval, Airbus, Safran et Tikehau Capital s’attaquent à sa modernisation et à son redressement industriel. Le nouveau président, Bruno Durand, en livre à l’Usine Nouvelle les contours. « Depuis mon arrivée, j’ai fait le tour de tous les sites et rencontré tous les salariés », assure -t-il. Aubert & Duval, ancienne division du groupe minier Eramet, est un fournisseur de pièces critiques pour l’aéronautique et la Défense, notamment des aciers spéciaux, des superalliages et des métaux hautes performances pour les pièces de moteurs de Safran destinés aux Airbus et aux Rafale de Dassault Aviation. Le groupe génère un chiffre d’affaires de 550 M€ et emploie 3 700 personnes. Durant plusieurs années, l’entreprise a souffert de sous-investissements avec des problèmes de qualité dans sa production notamment. D’où la nécessité d’un plan de modernisation de 300 M€ durant 5 ans, pour assurer son redressement industriel. « Nous devons faire un Aubert & Duval à partir d’une société marquée jusque là par la présence de silos », résume Bruno Durand. Le rebond passera aussi par une modernisation globale qui touche les 5 implantations françaises : Les Ancizes et Issoire dans le Puy-de-Dôme, Pamiers en Ariège, Firminy dans la Loire, et Imphy dans la Nièvre. Il faudra rénover des bâtiments, renouveler des équipements vétustes, muscler les capacité d’élaboration sous vide, de nouvelles lignes de traitements thermiques devront voir le jour, etc. En parallèle de cette remise à niveau de l’outil de production, une attention particulière sera portée sur les méthodes de contrôle qualité, tous sites confondus. « On peut aller plus loin dans la digitalisation des processus, en ajoutant de l’algorithmie, de l’intelligence artificielle pour analyser les données », explique Bruno Durand. Le dirigeant veut également mettre au goût du jour un système informatique datant d’il y a plus de 20 ans. Enfin, le groupe prévoit une centaine de recrutements par an au cours des 2 ou 3 prochaines années.