Pour les constructeurs d’avions d’affaires, qui se retrouvent à Genève du 23 au 25 mai, dans le cadre du salon Ebace 2022, les perspectives sont bonnes ; le marché s’est remis plus vite de la crise sanitaire que l’aviation commerciale. L’an dernier, 644 bizjets à réaction ont été livrés (+ 10,2% par rapport à 2020) et 527 turboprops, des avions à hélices (+ 19%), selon l’Association des constructeurs d’aviation générale (Gama). Le prix des avions d’occasion s’envole et la vente d’avions neufs redécolle, ce qui se traduit par une forte hausse des prises de commandes des avionneurs. Ces dernières ont rebondi de 47% tous types d’appareils confondus dans les quinze derniers mois. « Les prises de commandes sont reparties dès le 1er trimestre 2021. En plus de nos clients fidèles, nous avons aussi de nouveaux clients, qui ont vu le bénéfice de l’avion d’affaires pendant la crise sanitaire » explique Nicolas Chabbert, directeur avions du groupe français Daher, qui construit les turboprops TBM et Kodiak. Ces « bureaux volants » répondent aux impératifs de réduction de l’empreinte carbone. Plus légers, hyperconnectés, optimisés en matière de coûts d’exploitation, ils peuvent voler avec 50% de carburants durables d’aviation (SAF), mélangés au kérosène (100% dès que la réglementation aura évolué). Dassault Aviation, leader des jets haut de gamme et également exposant à Genève, propose une maquette d’une cabine aménagée à échelle 1 de son futur vaisseau amiral, le 10X. Ce jet à très long rayon d’action, qui marque une nouvelle montée en gamme de la famille Falcon, doit entrer en service fin 2025. Le groupe expose aussi, pour la première fois, un Falcon 6X, dont la campagne d’essais a commencé en février 2021. Enfin, Airbus élargit son offre avec une version affaires de l’A220. « Nous entrons par le haut sur le marché des grands jets d’affaires à très long rayon d’action », souligne Benoît Defforge, président d’Airbus Corporate Jets (ACJ). Les livraisons de nouveaux jets d’affaires devraient augmenter au cours de la période de cinq ans, devant totaliser 4 155 appareils de 2022 à 2026, d’une valeur de 103,2 Md€, à un taux de croissance annuel moyen de 4,4% par an.