Industrie

La filière européenne en quête de résilience face à la montée des protectionnismes

Lors de l’Aeroforum, organisé la semaine dernière par La Tribune, le général Autellet, senior partner chez Roland Berger, Nicolas Bonleux, vice-président aerospace communications de Thales*, Didier Katzenmayer, directeur affaires industrielles d’Airbus*, et Didier Kayat, PDG de Daher* et président du GEADS (Groupe des Equipementiers Aéronautiques, de Défense et Spatiaux) du GIFAS, ont évoqué la nécessité d’une forte résilience pour la filière aéronautique européenne, dans un contexte mondial marqué par les crises et la montée des protectionnismes. Pour éviter des enjeux de douanes, de restriction de circulation des marchandises, « produire au plus proche des marchés de nos clients en Amérique, en Europe et en Asie, est l’une des réponses », a relevé Didier Kayat, qui a rappelé l’inquiétude de la filière après l’annonce par Donald Trump de la mise en place de droits de douane, en avril 2025, ainsi que le rôle joué par le GIFAS pour en limiter la portée, au sein d’une « task force dédiée, au niveau national et international ». Didier Katzenmayer a souligné qu’Airbus a inauguré récemment des lignes de production à la fois sur le sol américain et sur le sol chinois. « Il est important d’avoir des réponses locales », estime-t-il. Néanmoins, pour Nicolas Bonleux, « si nous voulons être résilients, performants, capables de résister à une crise et capable de rebondir après une crise, nous avons besoin de continuer à développer le tissu européen d’usines. La France est un des seuls pays à être capable de construire un avion dans son intégralité. Il faut que nous préservions cette compétence si nous voulons rester l’un des acteurs majeurs de l’aviation de demain ».